1912 Léo Pâtre

Le grand-père Jean-Baptiste LEONARD, originaire de Meurthe et Moselle, avait migré vers la région parisienne.

Il s'était fixé à Gouaix. Il avait eu 6 enfants (3 filles et 3 garçons) Il était ébéniste.

2 parmi ses filles avaient épousé chacune un COLIN et 2 parmi ses garçons avaient épousé une MADROUX.

Au moment de la naissance du futur architecte en 1890 ses parents Marie-Louise et Henri LEONARD gagnaient bien leur vie au point de pouvoir se loger dans un grand appartement sis 1 rue Française à 2 pas de leur lieu de travail les Halles (Marie-Louise crémière, Henri facteur)

Et sans doute pour rendre service à des camarades ils avaient accepté de faire « chambre d'hôte » en accueillant un V.I.P. fraîchement arrivé de Londres pour visiter ses neveux Charles et Paul qui avaient pu rentrer à Paris suite à l'amnistie dont ils avaient bénéficié concernant leur participation à « la Commune » 20 ans plus tôt.

Mais en 1891 Henri était mort victime d'une épidémie de grippe (il avait 26 ans)

Marie-Louise s'était donc trouvée alors sans ressource avec 2 enfants en bas âge sur les bras (l'aîné 2 ans, le cadet 1) En fait pas vraiment seule car sa sœur Joséphine et son mari (lui aussi facteur des Halles) étaient venus à son secours. Et puisque faire « chambre d'hôte » était source de revenu et rendait service au Parti Ouvrier Français dont tous étaient membres, on en avait pris l'habitude.

On retrouvera plus tard la petite famille rue St. Honoré, puis rue des Prouvaires.

C'est dans cette ambiance que les enfants avaient grandi.

A la maison ils avaient pu apprendre les langues étrangères telles que l'anglais moderne, l'allemand, le russe, le portugais …

Et à l'école le grec et le latin car ils avaient suivi des études classiques.

En 1906 le cadet Alexandre, qui depuis sa tendre enfance avait développé un don pour le dessin analytique, avait pu entrer aux Beaux Arts dans la classe probatoire grâce au parrainage de J. Jaurès. 2 ans plus tard il était admis dans la section Architecture. Quant à son frère Fernand, il poursuivait des études d'ingénieur dans le domaine du transport.Il entrera après la guerre à la SNCF comme ingénieur ferroviaire.

De son côté Alexandre, déçu de ne pas avoir réussi le Prix de Rome 1909, mettait fin à son sursis et partait à Alger effectuer son service militaire. 2 ans et demi après il rentrait à Paris finir ses études, cependant à nouveau interrompues lorsqu'il était mobilisé pour participer à la guerre patriotique au sein d'une compagnie d'aérostiers.